La viande rouge fait partie des régimes alimentaires du monde entier depuis les premiers hommes. C’est une excellente source de protéines, de vitamines (comme les vitamines B) et de minéraux (comme le fer et le zinc).
Cependant, la viande rouge est depuis longtemps associée à un risque accru de maladies cardiaques, de cancer et de décès prématurés. Ce qui est peut-être moins connu, c’est le lien entre la consommation de viande rouge et le diabète de type 2.
Un article publié dans le Lancet en septembre 2024 a mis en évidence ce lien avec le diabète de type 2 à partir de données provenant des Amériques, de la Méditerranée, de l’Europe, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental (20 pays inclus).
Cette étude récente, menée auprès de près de 2 millions de participants, a révélé qu’une consommation élevée de viande rouge non transformée, comme le bœuf, l’agneau et le porc, et de viande transformée, comme le bacon, le salami et le chorizo, augmentait l’incidence du diabète de type 2.
Les chercheurs ont également mis en évidence un lien entre la consommation de volaille et l’incidence du diabète de type 2, mais ce lien était plus faible et variable selon les populations.
Le diabète de type 2 est un problème de santé publique grave qui touche 462 millions de personnes dans le monde. Cela se produit lorsque notre corps ne produit pas suffisamment d’insuline ou ne peut pas bien l’utiliser.
L’insuline est une hormone produite par le pancréas, une petite glande en forme de feuille située derrière l’estomac et juste devant la colonne vertébrale. L’insuline aide la glycémie à pénétrer dans les cellules, ce qui empêche son augmentation dans le sang.
Dans le diabète de type 2, parce que notre corps n’a pas assez d’insuline ou est incapable d’utiliser l’insuline (également appelée « résistance à l’insuline » ou « altération de la sensibilité à l’insuline »), la glycémie atteint des niveaux élevés, provoquant des symptômes tels qu’une soif extrême, une augmentation besoin d’uriner et sensation de fatigue. Les problèmes de santé à long terme comprennent des lésions nerveuses, des problèmes de pieds et des maladies cardiaques.
Les mécanismes sous-jacents liant la consommation de viande rouge au diabète de type 2 ne sont pas clairs. Les mécanismes pourraient être liés à la fonction du pancréas, à la sensibilité à l’insuline ou à une combinaison des deux.
Mécanismes possibles
La viande rouge contient des niveaux élevés de graisses saturées et est faible en graisses polyinsaturées, ce qui pourrait perturber la sensibilité à l’insuline.
Des recherches ont également montré qu’un apport élevé en protéines d’origine animale (par rapport aux sources végétariennes) peut augmenter le risque de diabète de type 2, probablement en raison des niveaux élevés d’acides aminés à chaîne ramifiée (BCAA) dans les protéines animales.
Les BCAA comprennent les acides aminés leucine, isoleucine et valine. Dans une petite étude, les perfusions à court terme de BCAA ont augmenté la résistance à l’insuline chez l’homme. Des résultats similaires ont été montrés dans des études plus vastes sur l’homme.
Des taux plasmatiques élevés de BCAA peuvent avoir diverses origines. Ces liens entre la viande rouge, les BCAA, la résistance à l’insuline et le diabète de type 2 méritent d’être approfondis.
Un autre mécanisme potentiel implique le microbiote intestinal, la collection de microbes dans notre intestin.
Notre microbiote métabolise la choline (un nutriment essentiel hydrosoluble) et la L-carnitine (un acide aminé présent naturellement dans les aliments), toutes deux abondantes dans la viande rouge, produisant de la triméthylamine. Une augmentation de la triméthylamine a été associée à un risque plus élevé de développer un diabète de type 2.
La façon dont nous cuisinons la viande peut également aggraver cette énigme. La cuisson de la viande à des températures élevées, comme les grillades et les barbecues, peut produire des composés nocifs appelés « produits finaux de glycation avancée ».
Ces composés peuvent endommager les cellules en raison du stress oxydatif (causé par des atomes instables appelés radicaux libres), entraîner une inflammation (qui peut être dommageable si elle survient dans des tissus sains ou si elle dure trop longtemps) et une résistance à l’insuline.
La viande rouge est une excellente source de fer. Mais certaines études ont montré qu’un apport en fer à long terme ou une surcharge en fer, en particulier en fer héminique (fer d’origine animale), peut augmenter le risque de diabète de type 2.
Mangez moins de viande rouge
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la consommation mondiale de tous types de viande a augmenté au cours des 50 dernières années. Dans certains pays riches, comme le Royaume-Uni, la consommation de viande rouge semble stable, voire en baisse. Bien qu’il existe de grandes variations dans la consommation de viande entre les pays et au sein de ceux-ci.
Au Royaume-Uni, il est conseillé de ne pas consommer plus de 70 g (poids cuit) de viande rouge par jour et d’éviter de manger de la viande transformée. Une recommandation similaire est émise dans de nombreux pays.
Avec les vacances d’hiver qui approchent et les rassemblements festifs qui battent leur plein, réduire la consommation de viande rouge sera difficile, surtout pour ceux qui aiment vraiment le goût. Alors profitez de ces moments sans inquiétude et, lorsque cela est possible, essayez de consommer des légumes riches en fibres avec la viande rouge.
De petites mesures peuvent être prises pour réduire votre consommation de viande rouge en consommant de plus petites portions ou en choisissant un jour de la semaine sans viande (les lundis sans viande, par exemple), ou en remplaçant une partie (ou la totalité) de la viande dans les recettes avec du poulet. poisson, haricots, lentilles ou similaires.
Et ces jours-là, vous mangez de la viande rouge, essayez de la pocher, de la cuire à la vapeur ou de la mijoter – c’est plus sain que de la griller ou de la faire cuire au barbecue.